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Comptes rendus du spectacle « Underground »

Les élèves de l’Option écrivent à John Bateman

Bocquet Morgane, Corlou François, Daviet Charles, Duteurtre Jean, Ha Phuong Linh, Nguyen Da Au Nhi

Nous avons pu assister, le mercredi 25 septembre, à votre représentation d’Underground sur le thème des tunnels de Cu Chi. N’étant pas habitués à ce genre de spectacle, nous avons réussi à capter l’énergie que vous et votre troupe dégagiez. Comme vous nous l’aviez prédit « Ça a bougé ! ». Même si le rythme des déplacements n’était pas constant, l’ensemble projetait une certaine force dans la salle qui ne perdait jamais de son intensité. Le jeu des lumières était, de notre point de vue, très recherché et nous l’avons beaucoup apprécié. Il permettait d’accompagner vos mouvements suivant une harmonie qui pouvait se révéler oppressante selon l’ambiance. Le fond musical, quant à lui, était déroutant (Temps qui passe, pluie, fourmillements, bourdonnement, avions, vent, des animaux, une musique mystérieuse, rythme lent à la fin,…). Nos oreilles avaient, à la fin de la représentation, tendance à bourdonner à force de ces mini-agressions auditives. Mais cela collait parfaitement à l’idée que l’on se fait des fameux tunnels. Pour ce qui est de la tenue des artistes, elle était plutôt simple, s’ajoutant elle aussi à la situation misérable des occupants des tunnels.
En conclusion, nous avons pu voir que l’ensemble des choix de mise en scène étaient tournés vers l’ambiance pesante et étouffante de l’enfer de Cu Chi, alliant la liberté de la danse à l’enfermement du lieu représenté.

Solène Ouillon, Boi Khanh Nhi Hoang, Océane Ouillon, François Corlou, Nicolas Viretto

Nous avons bien ressenti l’oppression lors du spectacle. Tout d’abord tous les danseurs portaient des vêtements pareils et peu distingués. Ensuite, l’expression de leur visages était figée et triste. Les mouvements qu’ils faisaient n’étaient pas élancés vers le ciel. Ils étaient prisonniers du sol. Chaque séquence faisait encore plus de mal. La musique, quand elle était utilisée, blessait profondément et non utilisée, oppressait encore plus. Le fait que la musique était composée uniquement de sons transformés accentuait cela. Donc, dans tous les points de vus, nous avons ressenti l’oppression dans ce spectacle.

Julie Tabet, San Yvin, Celia Vigan

John Bateman, danseur Anglais, exerce le métier de chorégraphe et de professeur de danse depuis plus de 20 ans. Il a fait ses études à Londres pour enfin s’installer à la Rochelle où il est devenu professeur au conservatoire.
Il nous a rendu visite avec deux de ses danseuses pour nous présenter son nouveau spectacle intitulé « Underground ». Ce spectacle, présenté à l’Espace, traite de l’enfermement des Vietnamiens dans les tunnels de « Cu Chi », un lieu situé au Sud du Vietnam, aux alentours d’Ho Chi Minh City pendant la Guerre contre les Américains. La représentation était composée de quatre danseurs. Les chorégraphies de danse contemporaine étaient constituées de portées, de pas accroupis, accompagnés de « sons de la nature » retouchés, tels que des gouttes d’eau, des bruissements d’insectes… Le chorégraphe nous a précisé que son spectacle ne durait que 45 minutes, en raison de l’intensité de l’énergie qui se dégage des mouvements. Durant l’entrevue, M. Bateman nous a parlé de lui et nous a également montré quelques pas de danse avec une de ses danseuses. Nous avons perçu la précision et la difficulté des mouvements effectués qui nécessitent force et entrainement. La qualité des appuis est également très importante notamment pour avoir un meilleur équilibre lors de porters. Ces témoignages furent très instructifs car ils nous permirent de comprendre les qualités nécessaires pour ce métier artistique, comme la persévérance.

Brewen Hai Le Port et Philippe Hao Peng

Ce fut pour nous un spectacle où les danseurs étaient réellement présents sur scène avec un effort constant et régulier investi dans les mouvements et les pas de danse. Néanmoins, c’est pour cette même raison, que, sans tremplin de départ ou de moments trépidents, il nous était difficile de fixer notre esprit sur quelques mouvements qui nous ont impressioné, ou sur des périodes excitantes et frémissantes. En fait, la vue de ces mouvements a un effet « léthargique » au long terme, ce qui peut en effet faire référence à ce que les personnes vivant dans les tunnels de Cu Chi. Il est plus pertinent d’avoir voulu volontairement produire cet effet sous cet angle de vue.
L’absence de contact visuel avec le public suggestait un frontière entre deux mondes différents. Les danseurs étant enfermés dans leur monde, ils se démenaient alors afin d’avoir un espace plus ouvert dans la bulle créée par la scène. Le bruitage a contribué à cette volonté d’émancipation avec des crescendos et des silences qui interpelaient la réflexion du spectateur.
L’éclairage et les costumes avaient un même objectif en commun : donner un ton neutre à la scène et donner l’impression que les danseurs se trouvaient sous la terre et en même temps étaient la terre.
Quant à l’organisation et au montage de ce spectacle de danse, nous avons apprécié l’idée du « tunnel de lumière inaccessible » avec un projecteur d’un côté de la scène et un danseur en train de ramper de l’autre. Par ailleurs, l’uniformité des danseurs faisait ressortir la dualité qui existait entre eux quand ils relayaient leurs mouvements pour donner un côté harmonieux et structuré à l’ensemble.
Au niveau de l’esthétique et de la transmission d’idées au spectateur, cela ressemblait fort à du symbolisme épuré, ce qui aurait pu être intéressant si vous aviez laissé plus d’intervalles pour laisser le temps au spectateur de méditer et de suggérer une interprétation à lui-même. On ne peut cependant vous reprocher que les mouvements n’étaient pas assez recherchés par contre.
Voilà nos réflexions sur le spectacle.